Si la portion Nomades de l’exposition a été réalisée il y a plusieurs années alors qu’André Michel avait vécu le quotidien de différents Amérindiens en vivant avec eux, il s’est concentré plus récemment au volet Itinérants, après avoir croisé dans les rues de Montréal certaines personnes qu’il avait connues dans le bois.
Les mêmes défis
«Un moment donné, j’ai réalisé que quand j’étais dans les bois avec eux, leurs problématiques étaient de trouver le meilleur endroit pour installer le campement et de trouver de la nourriture. À Montréal, leurs questions étaient “où est-ce que je vais coucher?” et “qu’est-ce que je mange?”», fait remarquer M. Michel, précisant que la différence majeure entre les deux réalités et leur rapport avec la nature. L’autre différence, c’est la discrimination que vivent systématiquement les autochtones en ville, rendant leur vie encore plus difficile.
«Par contre, je n’ai rencontré que des gens heureux!», ajoute le peintre résident de Mont-Saint-Hilaire. «Les autochtones ont un bon sens de l’humour et sont capables de rire d’eux comme des autres. Ils ont aussi un discours éloquent: c’est quelque chose qu’ils ne perdent pas en venant en ville.» M. Michel a consacré deux ans à rencontrer des itinérants d’origine autochtone et à apprendre leur histoire tout en immortalisant leur rencontre par un dessin, principalement à la sanguine. Certains dessins ont par la suite été recréés en peinture.
L’exposition Nomades ou itinérants: peuples en danger permet à André Michel de partager son regard privilégié sur ces deux réalités. Elle sera présentée à l’Écomusée du fier monde de Montréal dès aujourd’hui jusqu’au 26 août. Les deux volets de l’exposition seront décrits aux visiteurs et il se peut même qu’un des sujets des œuvres serve de guide à l’occasion.