16 Décembre 2016 - 00:00
Difficile de se faire soigner pour les Canadiens selon un documentaire
Par: Karine Guillet
Jan Prawdzik, et Marguerite Glazer, deux militants de l’Association québécoise de la maladie de Lyme, Charles Domingue et Josue Bertolino, artiste monteur du documentaire, ont installé temporairement une pancarte de sensibilisation au mont Saint-Hilaire.

Jan Prawdzik, et Marguerite Glazer, deux militants de l’Association québécoise de la maladie de Lyme, Charles Domingue et Josue Bertolino, artiste monteur du documentaire, ont installé temporairement une pancarte de sensibilisation au mont Saint-Hilaire.

CINÉMA. Un réalisateur de Mont-Saint-Hilaire soutient que le protocole canadien pour traiter la maladie de Lyme est inadéquat. C’est la conclusion du documentaire Lyme, quand la maladie nous mord, qui sera diffusé à Canal Vie, dans lequel le cinéaste suit l’histoire de quatre personnes atteintes de la maladie qui ont dû se battre pour être soignées.

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Charles Domingue a travaillé pendant un an à ce documentaire. Le réalisateur y présente les histoires touchantes de Sabrina, Rachel, David et Marc. Certains, comme David, un agriculteur vivant avec la maladie depuis 17 ans, ont frôlé la mort. D’autres, comme Sabrina et Rachel, ont reçu de nombreux faux diagnostics. Rachel croyait d’ailleurs vivre avec la sclérose en plaques depuis de nombreuses années lorsqu’elle a reçu le diagnostic. Celle qui pensait au suicide et se déplaçait avec une canne a aujourd’hui recommencé à vivre. Marc a pour sa part dû insister pour passer un test sanguin.

Quatre personnes avec des profils forts différents, mais qui ont toutes dû faire face à une résistance du côté médical, selon leur témoignage. Une histoire qui n’a malheureusement rien d’exceptionnelle, a constaté le réalisateur dans le cadre d’une conférence sur la maladie de Lyme à Ottawa.

«Quand je suis allé à la conférence à Ottawa, j’avais mes quatre sujets, mais là, tu vois 1000 personnes de Terre-Neuve jusqu’à Vancouver qui ont toutes la même histoire. Quand le médecin leur a dit que c’est dans leur tête, ils vont en voir d’autres. Des collections de spécialistes qui leur disent qu’ils ne trouvent rien, que les tests sont négatifs», explique-t-il.

Protocole inadéquat

Dans son film, Charles Domingue lance l’idée que le protocole pour diagnostiquer la maladie, en plus de la confusion médicale entourant la maladie au Québec, est encore plus inquiétant. Les patients qu’il a rencontrés n’ont eu d’autres choix que d’aller aux États-Unis pour se faire traiter, parce que le test de dépistage canadien pour la maladie ne serait pas fiable.

Cette année, il y a eu 160 cas de maladie de Lyme au Québec. Aux États-Unis, 30 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. Un non-sens selon le réalisateur.  

Les médecins canadiens soutiennent pour leur part que les tests sanguins états-uniens ne sont pas fiables et que plusieurs symptômes peuvent être attribuables à une autre maladie. Le documentaire n’en demeure pas moins engagé.

«Quand tu embarques là-dedans, tu es proche de ces gens-là et tu prends parti. Moi, je ne fais pas des affaires neutres comme les nouvelles de Radio-Canada. Je prends parti, je suis d’un bord ou de l’autre et j’essaie de défendre une théorie», note-t-il.

Le documentaire Lyme, quand la maladie nous mord sera diffusé sur les ondes de Canal Vie le 21 décembre à 20h. D’autres diffusions sont aussi prévues les 24, 25, 26 et 27 décembre.

 

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