31 octobre 2018 - 11:17
Projet Odacité à Mont-Saint-Hilaire
Des citoyens payés pour réfléchir
Par: Denis Bélanger

La soirée de consultation du 12 septembre avait attiré plus de 300 personnes. Photo: Archives

Certains résidents de Mont-Saint-Hilaire ont touché une rémunération de 75 $ pour participer à un groupe de discussion portant sur le centre-ville de la municipalité. Cette démarche s’inscrit dans le processus d’élaboration du plan particulier d’urbanisme (PPU), lequel une fois adopté, permettra la réalisation du projet immobilier sur la rue Saint-Georges axée autour du déménagement du IGA.

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C’est la maison de sondages SOM qui a recruté les 20 participants au groupe selon des critères bien établis, dont la représentativité territoriale et l’âge. La première rencontre a eu lieu la semaine dernière et la seconde était prévue pour mardi. Selon la municipalité, SOM justifie l’incitatif financier par le fait que c’est, d’après la firme, un moyen efficace de rejoindre une clientèle de 18 à 34 ans, qui «habituellement est plus difficile» à atteindre. «Une publicité Facebook a aussi permis de joindre cette clientèle. Une banque de numéros de téléphone a également été utilisée pour le recrutement», explique la porte-parole de Mont-Saint-Hilaire Véronique Robert.

La firme SOM a été recrutée par l’organisme Convercité, qui a été mandaté par la Ville pour proposer une formule permettant de rejoindre des participants représentant l’ensemble de la population. Le journal a d’ailleurs fait une demande d’accès à l’information pour obtenir le montant des honoraires versés jusqu’à maintenant à Convercité dans le processus d’élaboration  du PPU du centre-ville.

Ces groupes de discussions sont la dernière étape avant l’adoption en première lecture du PPU, laquelle se fera en séance extraordinaire le 7 novembre. Le conseil se réunit deux jours plus tôt, le lundi 5 novembre, en séance ordinaire, mais on a préféré consacrer une assemblée uniquement pour ce sujet polarisant.

Au départ, le conseil municipal devait adopter le PPU en octobre, mais il tenait à avoir des opinions supplémentaires via des ateliers participatifs. Des ateliers participatifs devaient se tenir à la soirée d’information et de consultation du 12 septembre, mais les citoyens ont préféré les laisser tomber pour poser davantage de questions à Odacité, promoteur du projet de la rue Saint-Georges. Environ 70 citoyens avaient donné leur point de vue par écrit.

D’après le maire Yves Corriveau, quand un nouvel échéancier a été établi à la suite du 12 septembre, il était clair dans son esprit que les ateliers participatifs prendraient une forme différente de ce qui avait été proposé à la dernière soirée de consultation sur le centre-ville.

La formule avec SOM permet d’écouter les gens ainsi que de peser le pour et le contre, pense le maire. Reconduire des ateliers comme en septembre n’aurait permis que d’entendre des opposants au projet.
«Ça aurait donné quoi de faire ça comme en septembre. […] Ce que nous recherchons, ce sont des gens qui sont prêts à s’asseoir avec nous, qu’ils soient pour ou contre, pour écouter et partager leur opinion»,  a ajouté l’élu.

Ce dernier estime que la formule proposée par SOM a donné de bons résultats et n’écarte pas la possibilité de la reprendre éventuellement. «Si on se fie aux résultats de la première rencontre, on a eu une bonne participation, toutes les catégories de notre population ont été représentées.»
Le maire n’est nullement préoccupé par le fait que l’incitatif financier pourrait donner un os à ronger aux opposants. «Peu importe ce que l’on fait, ça ne marchera jamais. Nous aimons mieux miser sur quelque chose de valable, même si ça donne des armes aux opposants. C’est le résultat qu’on cherche.»

Pas de référendum
Le groupe La Voix des Citoyens, dont on connaît maintenant le nom du porte-parole, Hugo Gendron qui a été candidat aux élections municipales l’an dernier, demande la tenue d’un référendum. Le maire Yves Corriveau rejette l’idée d’un référendum. «Un PPU n’est pas soumis à un référendum. De plus, ça coûte cher. Je n’ai pas le goût de dépenser des centaines de milliers dollars pour prouver que nous avons raison.»

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