17 novembre 2015 - 00:00
Déneigement: les coûts explosent à Belœil
Par: L'Oeil Régional
À Belœil, le coût de déneigement a bondi de 99% en cinq ans.

À Belœil, le coût de déneigement a bondi de 99% en cinq ans.

MUNICIPAL. En cinq ans, les coûts de déneigement ont presque doublé à Belœil alors qu’à Mont-Saint-Hilaire, les dépenses liées à l’enlèvement de la neige demeurent assez stables depuis 2010.

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En comparaison avec d’autres villes de taille comparable (15 000 à 26 000 habitants) de la Montérégie, seule Chambly a connu une progression plus importante de son budget de déneigement que Belœil.

Pour les autres Villes, la croissance se joue entre 4% et 73% lorsqu’on compare 2010 et 2014. Sur le plan des coûts de déneigement, les disparités sont en fait bien réelles entre les municipalités.

C’est ce qui ressort des rapports sur les indicateurs de gestion déposés chaque année par les Villes au ministère des Affaires municipales. Ces documents relatent les dépenses des municipalités liées à leurs différents secteurs d’activités.

D’une année à l’autre et selon chacune des Villes, différents facteurs peuvent expliquer l’évolution des coûts de déneigement. La quantité de neige, bien sûr, mais aussi l’ajout de main-d’œuvre, l’utilisation d’abrasif, le type de précipitations, la présence de trottoirs, le type d’activités (soufflage, ramassage…) et la topographie, entre autres, influencent la courbe des dépenses pour l’enlèvement de la neige.

Ville centrale

La Ville de Belœil explique l’explosion des coûts par une nouvelle façon de calculer le déneigement dans les indicateurs de gestion. Depuis 2011, la municipalité inclut les dépenses liées aux véhicules pour l’enlèvement de la neige alors qu’avant elles étaient réparties autrement.

«Le gros écart de départ vient de là», explique le porte-parole de la Ville, Louis-Jacques Pineault, précisant qu’au final cela n’a rien changé dans le budget de la municipalité puisque ces dépenses existaient déjà. Depuis 2012, la hausse des coûts est d’ailleurs moins prononcée.  

L’autre facteur est la décision de déneiger plus de trottoirs et de mettre plus d’abrasif, mentionne M. Pineault.

Le fait que Belœil soit une ville-centre est aussi à prendre en considération,indique Danielle Pilette, experte en finances municipales et professeure à l’UQAM.

«Quand on est une ville-centre, ça nous coûte plus cher, entre autres pour le déneigement. Pourquoi? Parce qu’on a plus d’établissements publics. Plus on a d’établissements publics (écoles, établissements de santé…) sur notre territoire, plus il va falloir déneiger.»

Une ville-centre se trouve aussi à avoir davantage de trottoirs et d’abris bus, ajoute Mme Pilette. Ce qui alourdit l’activité de déneigement et la facture.

Mont-Saint-Hilaire et Saint-Basile-le-Grand

De son côté, Saint-Basile-le-Grand explique la croissance de 73% de sa facture par trois éléments. D’abord, l’installation d’un nouveau système a permis de mieux mesurer les heures passées par les employés municipaux sur le déneigement. «Juste avec cet élément-là, on a affecté 37 000$ de plus par année au système de déneigement», détaille le directeur général de la Ville, Jean-Marie Beaupré.

L’achat supplémentaire de sel et d’abrasif et les heures supplémentaires pour du déneigement de nuit ont aussi occasionné une hausse des dépenses en 2014.    

Quant à Mont-Saint-Hilaire, elle a moins dépensé pour le déneigement en 2014 qu’en 2010. La Ville n’a pas répondu à nos questions dans les délais fournis.

 

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