6 mars 2015 - 00:00
Daniel Vermeersch veut de l’hébergement d’urgence dans la région
Par: L'Oeil Régional
Le directeur général du Carrefour jeunesse-emploi Vallée-du-Richelieu, Daniel Vermeersch.

Le directeur général du Carrefour jeunesse-emploi Vallée-du-Richelieu, Daniel Vermeersch.

Le dernier rapport sur les activités des deux travailleurs de rue du Carrefour jeunesse-emploi Vallée-du-Richelieu (CJEVR) témoigne toujours d’un manque d’hébergement d’urgence pour des jeunes en situation d’itinérance dans la région. Devant cette problématique, le directeur général du CJEVR, Daniel Vermeersch, désire ouvrir une maison d’hébergement d’urgence dans la MRC.

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Faute d’un tel endroit pour des séjours temporaires dans la Vallée-du-Richelieu, les travailleurs de rue du CJEVR se tournent d’abord vers Saint-Hyacinthe. Si les centres maskoutains débordent, les jeunes sans domicile sont dirigés soit à Longueuil, à Granby ou à Montréal. Le CJEVR est même parfois forcé de louer des chambres de motel. D’une année à l’autre, le nombre de cas varie.

M. Vermeersch soutient que la solution serait d’avoir plus de places ou une maison d’hébergement d’urgence pour les jeunes ou pour tous types de personnes. Il a déjà dans sa mire un immeuble à vendre comptant 20 chambres, à Mont-Saint-Hilaire, où le projet pourrait prendre forme.

Toutefois, des obstacles se pointent à l’horizon, dont celui du financement, note le directeur général. Dans les dernières années, le CJE a eu du mal à obtenir des subventions du fédéral pour des projets liés à la lutte contre la pauvreté puisque la Vallée-du-Richelieu est identifiée comme une région riche, dit-il

M. Vermeersch croit aussi que la concrétisation d’un tel projet passe par une volonté du milieu, provenant autant des élus que de différents organismes. «C’est un projet commun parce que si c’est juste nous autres (le CJE), ce sera plus long.»

Conseillère en communication au CSSS Richelieu-Yamaska, Véronique Dumont indique que l’organisme peut faire appel au CSSS afin de collaborer à la réalisation de documents de projet pour faire des demandes d’aide financière auprès du gouvernement.

Six lits supplémentaires

Depuis décembre, les intervenants peuvent souffler un peu. L’organisme Contact Richelieu-Yamaska à Saint-Hyacinthe compte maintenant six lits d’urgence supplémentaires grâce à une campagne de financement. Cela permet jusqu’à maintenant de répondre à la demande.

Néanmoins, le directeur de l’organisme, Louis Lemay, estime lui aussi que le manque de ressources en hébergement transitoire et d’urgence dans la région demeure problématique.

Selon lui, le fait de devoir se diriger vers des ressources extérieures peut affecter des personnes itinérantes.

«La personne itinérante est souvent isolée socialement. Elle a quand même maintenu [une proximité] avec des gens et des lieux qu’elle connaît. Et elle a peut-être créé certains liens avec des intervenants. Quand on l’envoie à Montréal ou à Longueuil, on la coupe du peu de lien et du sentiment d’appartenance qui lui restent. Pour certaines personnes, on aggrave leur situation», explique-t-il.

«Un bottin de ressources ambulant»

Daniel Vermeersch observe une transformation du rôle des travailleurs de rue (nommés auparavant travailleurs de milieu) avec l’apparition de problèmes liés à la santé mentale et à la consommation de drogue.

«L’intervention est différente. Avant, un travailleur de milieu c’était pour inciter les jeunes à se prendre en main et à faire des activités, et on les accompagnait. Il faut toujours les accompagner, mais il est arrivé d’autres problématiques.»

Le travailleur de rue doit maintenant connaître toutes les ressources afin de bien orienter les jeunes selon leurs problèmes. «C’est un bottin de ressources ambulant», affirme M. Vermeersch.

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