13 janvier 2021 - 18:21
Consultations : recommencer ou pas
Par: Vincent Guilbault

Vincent Guilbault

Les opposants au projet de construction sur le terrain de golf, même s’ils ne forment pas une force unifiée, s’entendent sur une chose : les consultations publiques n’ont pas été à la hauteur des attentes.

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Les opposants le soulèvent depuis le début du processus, et l’avocat Sébastien Dasylva a décidé d’avoir recours à des mesures légales pour obtenir gain de cause.

Rappelons que Belœil a organisé une soirée de consultation (ou d’information) le 30 septembre dernier. La soirée a été suivie par une période de dépôt de mémoires, de questions et de commentaires de la part du public, puis par la tenue d’un sondage du 15 au 30 octobre.

Selon les résultats du sondage, 48 % des répondants ont souligné être en faveur d’un changement de zonage permettant la construction d’une résidence pour personnes retraitées et 39 % en faveur de l’achat d’un terrain pour y aménager un parc municipal. Environ 12 % n’avaient pas une opinion arrêtée sur la question.

Mais j’ai quelques bémols avec le sondage téléphonique. Pas que je remette les résultats ou les conclusions en doute; je n’ai rien vu qui me laisse croire que le travail ait été bâclé par la firme L’Observateur, au contraire.

Mais je dois joindre ma voix à M. Dasylva et à l’autre groupe citoyen Un parc nature pour tous lorsqu’ils prétendent que les gens ont été sondés sans vraiment connaître tous les détails. Le sondage a été effectué très rapidement après la soirée de consultation, et les sondés n’avaient comme seule information que celle dévoilée par la Ville lors de la soirée du 30 septembre. Le sondage a été réalisé en parallèle de la démarche de dépôt de commentaires et de mémoire sur le site de la Ville. Les gens sondés n’avaient donc pas eu accès à d’autres propositions citoyennes et n’avaient pas été suffisamment exposés aux arguments des citoyens, des gens du golf ou même du conseiller municipal Réginald Gagnon, qui a déposé aussi un mémoire. J’exclus les dépliants ou les pancartes des gens du golf ou des opposants : ça relève du marketing, pas de l’information.

En résumé, si on voulait vraiment connaître l’opinion du public, il fallait lui donner non seulement toute l’info, mais aussi lui laisser le temps de se faire une tête.

C’est aussi la prétention de M. Dasylva, qui va plus loin dans ses accusations. Selon lui, Belœil doit reprendre le processus consultatif depuis le début et laisser les citoyens discuter entre eux pour qu’ils comprennent mieux les différentes options sur la table.

Si je partage certaines de ses doléances concernant le processus, je ne suis pas certain que le processus était vicié au point de devoir tout recommencer. Surtout que la Ville a décidé d’avoir une deuxième phase de consultation dont la forme n’a pas été dévoilée.

Peut-être qu’un autre processus de consultation mieux encadré pourrait faire changer d’idée une poignée de résidents d’un côté ou de l’autre. Peut-être! Mais rappelons-nous que ce sont les élus qui décideront à la fin, et que le sondage et la consultation ne sont pas un référendum sur la question; ce ne sont que des outils pour aider les élus à trancher. Donc, même si le processus de consultation n’est pas à la hauteur, il reste qu’à la fin, peut-être que ça ne changera pas grand-chose dans leur décision.

Pour conclure, je ne crois pas que la Cour forcera Belœil à revoir le processus. Je ne suis pas tout à fait convaincu des arguments de M. Dasylva en ce sens. Mais l’homme, avocat de formation, a sûrement vu quelque chose qui m’échappe. À suivre.

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