27 septembre 2017 - 10:27
Bel essai madame!
Par: L'Oeil Régional

En réponse à la lettre de Ginette Horth, publiée dans l’édition de L’Œil Régional du 6 septembre.

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Parmi les utilisateurs de moyens de transport de tous types qui circulent sur nos routes et nos cours d’eau, il y a une proportion de gens qui s’affirment face à leurs congénères par leur parade d’intimidation comique. Cet instinct est ancré dans notre cerveau reptilien. C’est du grand théâtre: on voit ainsi défiler les rebelles de fin de semaine sur leur moto rutilante, les douchebags au volant de leur voiture modifiée, les vrais en pick-up, les baby-boomers en décapotable et… les cigar boats aussi bruyants qu’inutiles.

L’animal en parade choisit évidemment les meilleurs endroits pour impressionner ses rivaux et éventuellement s’accoupler. De là, les démonstrations spectaculaires de véhicules de tous types les fins de semaine de beau temps et les soirées de pleine lune, sur les avenues aux terrasses bondées et… sur les magnifiques routes riveraines.

Ce raisonnement ne s’applique pas qu’aux moyens de transport. L’étalement de ses couleurs, de son appartenance et de ses richesses fait référence aux mêmes instincts reptiliens. Ainsi, dans notre société, la possession d’une maison au bord d’un cours d’eau est une source de fierté et d’accomplissement: pour les propriétaires, biologiquement parlant, c’est l’exposition devant la masse que leurs gènes sont les meilleurs.

Considérant notre animalité, il n’y a rien d’étonnant que tous les individus ayant besoin de parader se retrouvent au même endroit! Au meilleur endroit! Le bord de l’eau! Que ce soit avec une moto pétaradante ou un château de Versailles bâti sur un terrain de 10 000 pieds carrés, c’est la même enflure et la même parade loufoque.

Alors il faut assumer ses choix. La rivière Richelieu et ses rives sont des trottoirs de parade dont les résidents ont payé le gros prix pour obtenir les meilleures places.

Je finirai en citant le grand Plume: «J’aimerais donc ça vivre comme un pacha, en campagne tout près d’un centre d’achat…»

Philippe Simoneau, Belœil

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