16 mars 2016 - 00:00
Aide Atout floué de 170 000$
Par: Denis Bélanger

La Coopérative de solidarité d’aide à domicile Aide Atout s’est retrouvée en 2015 devant un énorme gouffre financier de 170 000$. Les fonds auraient été détournés par une employée et des actions ont été prises au civil ainsi qu’au criminel.

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Le document de poursuite intentée par la Coopérative contre Sonia Houle rapporte qu’une somme totale de 202 368, 37$, dont près de 170 000$ en trop, a été déposée dans le compte de cette dernière entre le 2 janvier 2014 et le 26 février 2015. Elle avait notamment la responsabilité de verser les salaires des employés par système de transfert direct. Toujours selon le document, elle a été congédiée le 6 mars.

L’action judiciaire a été déposée quelques mois plus tard au palais de justice de Saint-Hyacinthe. Sonia Houle n’a pas donné suite et on attend maintenant un jugement par défaut.

Le dossier pourrait aussi rebondir devant la chambre criminelle. Le sergent Pierre Tremblay de la Régie de police Richelieu-Saint-Laurent a indiqué qu’une enquête a été déclenchée et que des accusations devraient être déposées sous peu. On n’a toutefois pas donné l’identité de la personne visée par ces accusations.

 De graves conséquences

Le présumé détournement de fonds a eu des conséquences énormes pour Aide Atout, qui travaille en collaboration avec le CLSC et tous les organismes communautaires de la région, afin notamment d’améliorer la qualité de vie des personnes en perte d’autonomie et active.

 Les sommes dues au gouvernement provincial relativement aux déductions à la source n’avaient pas été payées. La coopérative a dû s’inscrire sous la protection de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité. Des postes ont été abolis et des mises à pied temporaire ont été effectuées. La coopérative embauchait auparavant une soixantaine de personnes, et il ne reste aujourd’hui qu’une quarantaine de salariés. De plus, des centaines de personnes n’ont pu obtenir les services requis.

La situation aura été éprouvante autant pour les administrateurs que pour les employés. Le président du conseil d’administration David Michaud a mis les bouchées doubles durant la dernière année afin de permettre à la coopérative d’opérer.

«Il n’était pas question de laisser tomber la centaine de personnes vulnérables, lance M. Michaud.  La coopérative occupait tous mes temps libres et ma famille écopait. Heureusement, mon employeur était compréhensif. J’avais de la misère à dormir trois heures par nuit.»

 

«Émotionnellement, ça a été une montagne russe alors que tu ne sais pas ce qui t’attend. Quand tu aimes ton travail, tu veux que ça continue, ajoute pour sa part une employée, Mélanie Leblanc, agente à l’affectation. Nous sommes maintenant sur une bonne route et c’est encourageant. Ça été rock n‘ roll, mais nous nous sommes tous serrés les coudes.»

 

Levée de fonds  

La coopérative lance aussi une collecte de fonds pour passer au travers de cette épreuve. Un tournoi de golf, le 26 août, ainsi qu’une partie de baseball impliquant les 4 Chevaliers O’Keefe, le 19 juin, à Belœil seront organisés. «On travaille aussi sur un projet de demi-marathon le 9 octobre à Belœil. Tout le monde semble être emballé par cette activité, car il n’y a pas de course de ce genre à Belœil», indique Jean Curadeau, le nouveau directeur général de la Coopérative, en poste depuis la fin de 2015.

 

L’activité de financement devrait d’ailleurs revenir chaque année. «Pourquoi? Simplement pour rendre le plus accessible possible l’aide à la vie quotidienne aux gens en perte d’autonomie. La population québécoise est vieillissante et les besoins sont importants. Alors, pour diminuer notre dépendance aux subventions, nous allons faire notre part et tout mettre de l’avant pour amasser des montants qui faciliteront la vie quotidienne des gens en perte d’autonomie.»

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