26 novembre 2015 - 00:00
Leurs combats tombent à l’eau: Déception pour les frères Jourdain
Par: Denis Bélanger
Charles et Louis Jourdain devront patienter avant de se battre.

Charles et Louis Jourdain devront patienter avant de se battre.

Des heures d’entraînement et de sacrifices à la poubelle. Les combattants de Beloeil, Charles et Louis Jourdain, ont raté leurs débuts professionnels en sol québécois. Leur combat a été annulé à moins de 48 heures du duel.

Publicité
Activer le son
,Les frères Jourdain devaient être à la TOHU de Montréal le 27 novembre, du premier gala de S-1 Fighting, la nouvelle organisation de Thaiboxing de Stéphane Patry. Charles et Louis étaient à l’hôtel, en plein processus de coupe de poids, à la veille de la pesée officielle, lorsqu’ils ont appris la nouvelle.

«C’est décevant. Tu fais tout ça finalement pour quasiment rien. Pendant tout ce temps-là, tu n’as pas d’argent qui est rentré, commente l’entraîneur des deux combattants, Éric Bertrand de Prostar MMA de Beloeil. Mais dans les sports de combat, tu ne peux te surprendre de rien.»

Pour Charles l’annulation du gala peut-être doublement frustrant. Il devait effectuer son premier combat professionnel au printemps dernier, mais a dû y renoncer puisqu’il n’aurait pas eu notamment le temps d’avoir une «préparation adéquate», selon Bertrand. En plus, la date du gala du 27 novembre coïncidait avec son 20e anniversaire. Il s’était d’ailleurs promis «de s’acheter un beau cadeau avec un bonus d’un bon montant».

Mais le jeune homme refuse de rester atterré trop longtemps. «Il y a ceux qui s’apitoient sur leur sort et ceux qui trouvent des solutions pour avancer. Je fais partie du deuxième groupe; c’est seulement un obstacle sur notre route.»

De son côté, Louis avait de la difficulté à le croire quand il a appris la nouvelle. «Je venais de sortir de ma coupe de poids, j’étais un peu confus, déshydraté et j’avais mal à la tête. Mais quand j’en ai pris conscience, j’avais le goût de tout péter au début», raconte Louis, qui a néanmoins su se contenir.

Les deux combattants ne blâment pas Stéphane Patry. Ils se rangent derrière lui et ont bon espoir que le gala se concrétise un jour. «Stéphane a perdu beaucoup là-dedans», a ajouté Charles Jourdain.

Charles Jourdain devait affronter Wally Lidji dans la catégorie des 145 lb, tandis que Louis avait rendez-vous à 125 lb avec Binaebi Otoru. «C’est dommage, car ça aurait ravivé l’intérêt pour les arts martiaux mixtes, qui est présentement en pente descendante», a ajouté Éric Bertrand.

«Les gars se sont tellement entraînés et on a investi un temps incroyable. Et boom à 48h du show, il arrive ceci, a déclaré pour sa part Michaël Dubois, propriétaire du Complexe BTT Canada-Beloeil qui accueille plusieurs autres combattants inscrits à la carte avortée. C’est plate pour les gars, pour le sport et pour la carrière de Stéphane Patry.»

 

 

Injonction rejetée

À la Régie des alcools, des courses et des jeux du Québec (RACJQ), on indique que le gala a été annulé à l’initiative de Stéphane Patry. Il a déposé mercredi une demande d’injonction, qui a été rejetée par le juge Lalande de la Cour supérieure de Montréal. «On lui a octroyé un permis de boxe mixte. Mais lui voulait un permis de boxe thaï, ça n’existe pas», explique Me Joyce Tremblay.

Stéphane Patry, par voie de communiqué, indique que le gala sera tenu à une date ultérieure et que des moyens légaux seraient pris. «Nous avons tenté par tous les moyens de faire entendre raison aux autorités hier, ayant passé plus de six heures devant un juge de la cour supérieure avec une demande d’injonction.»

Toujours dans cette missive, Patry assure qu’il avait eu le feu vert pour aller de l’avant avec cet événement. «Nous avons même eu ce feu vert à trois reprises de la part du Ministère de la Sécurité publique (responsable des sports de combat – la régie des alcools, des courses et des jeux). Les documents et affidavits que nous possédons à cet effet nous permettront d’éventuellement faire respecter nos droits.»

En entrevue, Stéphane Patry a ajouté qu’il reprendrait les discussions avec le gouvernement pour assurer la tenue de son événement. «La réglementation actuelle aurait permis à la RACJQ de nous accommoder, ce qu’ils n’ont pas fait.»

 

image