6 mai 2016 - 00:00
Ma première rencontre avec Pierre Lavoie
Par: Denis Bélanger
Pierre Lavoie.

Pierre Lavoie.

La semaine prochaine, plusieurs personnes auront le privilège de côtoyer Pierre Lavoie et d’entendre sa conférence. Plusieurs estiment que c’est une allocution à ne pas manquer et ils ont sûrement raison. C’est un homme fort inspirant qui n’a pas laissé indifférent, entre autres, l’animateur du 98,5, Mario Langlois, qui en a interviewé des sportifs dans sa vie. J’ai moi-même eu l’occasion de rencontrer M. Lavoie très tôt dans ma carrière.

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Ça se passait à l’hiver de 2001, à Jonquière. J’étais alors étudiant de deuxième année au programme Art et technologie des médias– profil presse écrite. Elles sont assez inusitées les circonstances qui m’ont amené à l’interviewer.  Nous devions chacun réaliser un portrait sur une personne impliquée dans un organisme. Le choix de l’intervenant était déterminé par un tirage au sort. Vous devinez sur qui je suis tombé!

Si aujourd’hui Pierre Lavoie est connu pour ses efforts consentis à promouvoir l’activité physique auprès du grand public, à l’époque, je l’interviewais pour son implication pour l’Association de l’acidose lactique, maladie qui a emporté deux de ses enfants.  Pierre Lavoie avait à cœur la poursuite des recherches entreprises pour trouver le gène de l’acidose lactique, ce qui permettrait par la suite de faire du dépistage. Plusieurs activités de financement étaient organisées en conséquence, dont le Défi Pierre Lavoie.

Son témoignage était touchant et bouleversant. Perdre deux enfants est une terrible épreuve que ne devrait jamais vivre aucun parent.  Il a su trouver le courage et la force de mettre ses énergies à la bonne place pour le bienfait de la société. Ce n’est pas tout le monde qui arrive à se relever d’un tel évènement. Mais il parlait de façon sereine. Ça n’avait pas été une entrevue difficile à mener, bien au contraire.

Je me souviens encore très bien d’une phrase qu’il m’avait dite concernant la découverte du gène. «Ce n’est pas l’an prochain ni dans deux ans, mais c’est cette année qu’on va le trouver.» Il m’avait dit ça sur un ton émotif et déterminé. Je l’avais interviewé au mois de novembre suivant en conférence de presse tenue pour faire état des progrès des recherches. J’étais bien content pour lui, quand, en 2003, on a annoncé la découverte de la recherche.  Si vous avez l’occasion d’aller voir sa conférence, allez-y. Ça fait près de 15 ans que je l’ai interviewé pour la dernière fois, et je m’en souviens encore.

Adonis le mal aimé

Le Québec a un seul champion du monde de boxe, en Adonis Stevenson, mais personne ne l’aime. Adonis a contribué à creuser un peu sa tombe en accusant les gens de racisme et en signant avec Showtime, ce qui a eu pour effet d’annuler un combat contre Sergey Kovalev. Les gens qui n’aiment pas la boxe détestent Adonis pour ses crimes passés. Les gens qui aiment la boxe le détestent parce qu’il n’affronte pas la crème de la crème. Et il y a peu de journalistes qui se portent à sa défense. Le Groupe Yvon Michel a tout un défi devant lui pour vendre son prochain combat au Québec. Sérieusement, ce serait le temps de l’envoyer contre Jean Pascal. 20 000 personnes rempliraient le Centre Bell en espérant voir Pascal «casser la gueule» à Adonis. Ils seraient toutefois déçus si le duel avait lieu à la fin de l’année.

Tout le monde est à blâmer dans cette histoire. Il y a des journalistes et des amateurs qui ne sont pas justes dans leurs commentaires et opinions. Mais misère, l’équipe de marketing d’Adonis devrait lui dire d’arrêter de faire les fanfarons sur les médias sociaux. Quand il avait annoncé l’identité de son adversaire de septembre dernier, Tommy Karpency, il avait publié une photo de lui avec un lingot d’or. Un peu n’importe quoi.

Mais je crois qu’Adonis a décidé de se foutre de tout le monde et de faire les choses pour lui. Il boxe pour lui, pour gagner de l’argent et éviter de se faire refaire le portrait. Un boxeur professionnel m’a dit récemment, «pourquoi faire les guerres faciles, quand tu peux faire les guerres difficiles».  C’est un fait. Je trouve aberrant, selon les chiffres qui sont sortis publiquement, que David Lemieux ait eu une bourse de moins de deux millions pour affronter Golovkin, alors qu’Adonis a empoché plus de trois millions pour se frotter à Sakio Bika.

 

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