20 mai 2016 - 00:00
Hockey: le miracle «tchèque» de 1998
Par: Denis Bélanger
Roman Hamrlik.

Roman Hamrlik.

1998, c’était la première fois que les hockeyeurs professionnels participaient aux Jeux olympiques qui avaient lieu à Nagano au Japon. Les Russes, le Canada et les États-Unis étaient favoris. Mais ils étaient peu nombreux à croire aux chances de l’équipe nationale de la République tchèque. J’ai eu l’occasion de parler à l’un des artisans de cette épopée dorée, Roman Hamrlik, ancien défenseur du Canadien de Montréal qui demeure maintenant sur la Rive-Sud.

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Quand il était plus jeune, Roman rêvait avant tout de gagner la Coupe Stanley. C’est avec le Canadien qu’il est venu le plus «prêt», soit en 2010 alors que le Tricolore avait atteint la finale de l’association de l’Est. Le Bleu, Blanc, Rouge s’était incliné en cinq parties contre les Flyers de Philadelphie. Mais il reconnaît que cette médaille d’or fait partie de la liste des faits saillants de sa carrière. «J’ai de la misère à croire que ça fera bientôt 20 ans», dit-il.

Je me souviens très bien de ces Jeux. Plusieurs observateurs affirmaient que l’équipe tchèque n’était l’histoire que de deux joueurs, Jaromir Jagr, qui joue toujours, et le gardien de but Dominik Hasek. Il faut dire que près de deux ans auparavant, à la Coupe du Monde à l’automne 1996, les Tchèques n’avaient pas participé à la ronde éliminatoire, ayant perdu tous leurs matchs préliminaires, dont celui contre l’Allemagne, qui n’est pas une puissance en hockey.  Mais en 1998, les Thèques avaient tous les ingrédients pour gagner selon le défenseur à la retraite. «Chaque joueur avait un rôle à jouer et nous devenions ainsi une équipe solide.»

En demi-finale du tournoi olympique, la République tchèque a éliminé le Canada en tirs de barrage. C’est cette fameuse occasion où l’entraîneur du Canada, Marc Crawford, n’a pas envoyé Wayne Gretzky en tirs de barrage. L’équipe canadienne s’amenait le vent des voiles, ayant remporté tous ses matchs préliminaires. Ironiquement, à l’exception des Jeux de Sotchi, Nagano est l’olympiade où le Canada a le mieux performé en préliminaires. Mais il est revenu bredouille sans médaille, contrairement à 2002 et 2010, où l’équipe avait eu une ronde préliminaire chaotique. «Je crois que les Canadiens étaient meilleurs que nous, mais nous voulions l’emporter plus qu’eux, c’est pour ça que nous les avons battus.»

En finale, les Tchèques ont battu les Russes pour mettre la main sur l’or. «Nous avions fait l’histoire à la maison. Tout le monde raconte qu’il avait arrêté ses occupations pour assister à ce moment. C’est un beau souvenir.»

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