Côté business, c’est intelligent. Il y a de l’argent à faire avec ce combat qui sera la finale du tout premier gala de boxe à se tenir au Centre Vidéotron. Rappelons que Bute a perdu le titre contre un autre Britannique, Carl Froch. Bel adon comme on dit. Notons que Froch a laissé son titre vacant, car il ne voyait pas d’intérêt financier à effectuer une défense obligatoire contre James DeGale.
La seule raison pour laquelle le combat va se tenir est que les deux boxeurs sont convaincus qu’ils vont l’emporter. Mais est-ce que DeGale a trop sous-estimé Lucian? Ou c’est plutôt Lucian qui porte des lunettes roses ou prend trop au sérieux ce que son entourage lui dit.
Je le répète. Si Bute est revenu à 168 lb, ce n’est pas seulement parce qu’il s’y sent plus à l’aise. Les mi-lourds sont dominés par des cogneurs et seront rejoints par Andre Ward, un ancien super-moyen. Il n’y a encore personne qui domine complètement la division. James DeGale n’a pas encore prouvé qu’il fait partie de l’élite. Rappelons qu’il a perdu contre Georges Groves, qui a perdu ses trois combats de championnats du monde. DeGale a remporté le titre en battant Andre Dirrel, un boxeur aux excellentes habiletés, mais qui avait été contraint à de longues périodes d’inactivités à la suite de troubles d’ordre neurologique. Dirrel s’était battu à Québec en décembre 2014, et a semblé embêté par les coups de Derreck Edwards, loin de faire partie de l’élite qui a battu l’actuel champion WBC des 168 Badou Jack. Rappelons que Jack a gagné le titre en battant Anthony Dirrel, le frère d’André.
Degale a des habiletés, mais est-il de loin supérieur aux autres? Je n’en suis pas certain. Mais je ne suis pas prêt à parier immédiatement sur une victoire de Lucian Bute. Il y a des boxeurs qui ne se remettent jamais d’une dure défaite. Et les exemples sont nombreux. Après avoir perdu contre Andre Ward dans un combat à 168 lb, Chad Dawson a perdu sa couronne des mi-lourds en quelques secondes contre Adonis Stevenson. Par la suite, il a battu un boxeur de niveau C en George Blades, mais pour ensuite s’incliner contre Tommy Karpency, le dernier adversaire d’Adonis que plusieurs qualifiaient de jambon. Le cas de Tavoris Cloud est identique. Après avoir offert une performance ordinaire contre Gabriel Campillo dans une victoire controversée, il a perdu ses trois combats suivants contre Bernard Hopkins, Adonis Stevenson et Artur Beterbiev, qui à l’époque n’avait que 11 rounds professionnels derrière la cravate. Et à voir la dernière performance de Jean Pascal contre le Cubain, j’ai bien peur que son duel contre Sergey Kovalev ait laissé des séquelles dommageables. Ce n’est pas pour rien qu’on entend dire entre les branches que les négociations pour un combat Pascal-Adonis sont plus sérieuses. Le clan d’Adonis croit que Jean Pascal est fini.
Après sa défaite contre Froch, Lucian Bute a offert une performance moyenne contre Denis Grachev malgré une victoire. Puis il y a eu cette méga contre-performance contre Jean Pascal. En août, il a renoué avec la victoire, mais contre un boxeur de calibre B. Je ne suis pas convaincu de son choix d’entraîneur. Faites vos recherches sur Internet, vous allez comprendre.
Mais vous savez quoi ? Je serai à Québec le 28 novembre. Je ne peux pas manquer le premier gala de boxe de l’histoire du nouvel amphithéâtre.