23 mars 2017 - 00:00
Anthony Pratte accusé de meurtre prémédité
Par: Denis Bélanger
Anthony Pratte accusé de meurtre prémédité

Anthony Pratte accusé de meurtre prémédité

Anthony Pratte-Lops est inculpé du meurtre prémédité de son ex petite-amie, Daphné Huard-Boudreault. L’accusé de 22 ans n’a pas encore enregistré de plaidoyer et reviendra au palais de justice Saint-Hyacinthe le 19 avril. Il demeurera incarcéré d’ici là.

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Anthony Pratte-Lops a comparu pour la première fois jeudi devant le juge Marc-Nicolas Foucault. Son avocat Mathieu Bourgon n’avait pas encore reçu toute la preuve et a ainsi demandé le report du dossier dans un mois.

«Ce n’est pas de la preuve qui est complexe, mais il reste des gens à rencontrer et des documents à récupérer», a déclaré la procureure de la couronne, Me Isabelle Morin.

Le jeune homme ne pourra plus entrer en contacts avec les proches de la victime, Mélanie Huard et Éric Boudreault. «C’est quelque chose qu’on demande régulièrement. C’est pour assurer la quiétude des proches de la victime», ajoute Me Morin.

Daphné Huard-Boudreault a été assassinée à l’arme blanche mercredi. Les policiers ont découvert vers 12h30 la jeune femme dans un appartement de la rue Forest, à Mont-Saint-Hilaire. Son décès a été constaté à l’hôpital.

Dans une vidéo partagée le matin même du crime sur Facebook et accessible publiquement, Anthony Pratte accuse la victime de l’avoir trompé avec deux ou trois hommes. Entre colère et tristesse, il insulte la jeune femme et lui «souhaite tout le malheur du monde». L’homme arrêté affirme dans la vidéo avoir espionné les échanges texto entre son ex et d’autres hommes. 

Circonstances particulières

Première à intervenir sur les lieux du crime, la Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent (RIPRSL) reçoit des critiques de tous les côtés dans ce dossier. Des témoins ont rapporté au lendemain du drame que la jeune femme de 19 ans avait alerté les policiers le matin du 22 mars. Anthony Pratte serait venu la voir au Dépanneur Boni-Soir, sur le boulevard Ozias-Leduc à Otterburn Park, où elle travaillait. Des policiers seraient venus sur place et il aurait été convenu que Daphné Huard-Boudreault irait chercher ses effets personnels dans l’appartement qu’elle partageait avec Pratte sur Forest. Selon deux des amies de la victime, les agents auraient dit à la jeune femme qu’il était préférable que la police ne soit pas sur les lieux pour ne pas alerter le propriétaire d’Anthony Pratte. . Finalement, Daphné  Huard-Boudreault aurait été suivi par une policière, qui est toutefois arrivé trop tard sur les lieux.  

«Elle a fait une demande d’escorte, mais les policiers ne sont pas arrivés à temps», a commenté au palais de justice Alexis Massé, le nouveau copain de la victime. «Anthony nous a menti. Il a dit qu’il n’allait plus être à l’appartement. Elle ne voulait pas que je sois  là pour être sûr qu’il n’y ait rien de grave.»

La RIPRSL a été finalement retirée du dossier, confié au Service des enquêtes sur les crimes contre la personne de la Sûreté du Québec. Le Bureau des enquêtes indépendantes du Québec (BEI) a confirmé jeudi matin que cinq de ses enquêteurs se pencheraient sur l’intervention policière de la RIPRSL.

L’Oeil Régional a contacté le directeur général de la RIPRSL, Bruno Pasquini, pour obtenir une réaction. M. Pasquini  s’est fait avare de commentaires. «Dans ce dossier, il m’est impossible de commenter tant et aussi longtemps que le BEI fera son enquête. Nous allons collaborer dans le processus et regarderons le dossier aussi par la suite.»

 

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