12 octobre 2016 - 00:00
1:54: Une descente aux enfers dans le monde de l’intimidation
Par: L'Oeil Régional
Lou-Pascal Tremblay, Sophie Nélisse et Antoine Olivier Pilon.

Lou-Pascal Tremblay, Sophie Nélisse et Antoine Olivier Pilon.

SAINT-JÉRÔME. Antoine Olivier Pilon (Mommy) porte le film 1:54 sur ses épaules. Il joue le rôle de Tim, 16 ans, un jeune homme timide, brillant, différent, et doté d’un talent sportif. Ce qui l’amènera à s’entraîner pour une importante compétition de course à pied, histoire de passer à travers son cauchemar, le harcèlement.

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Durant les 1 h 46 de ce film qui traite de l’intimidation, on vivra, on souffrira, on criera et on courra à travers Tim. Et on plongera dans un univers agressif, celui du suicide, de la violence physique et verbale de l’intimidation, des difficultés liées à l’identité sexuelle, celui des jeunes fragilisés par leur différence. Dimanche, au cinéma Carrefour du Nord, Antoine Olivier Pilon était avec Lou-Pascal Tremblay (Jérémie) et Sophie Nélisse (Monsieur Lazhar) les deux autres acteurs principaux de ce premier long métrage réalisé par le comédien Yan England pour nous en parler. England avait un objectif: faire réfléchir les jeunes et la population en général sur les impacts redoutables de l’intimidation. Mission accomplie, les trois acteurs discutent avec passion et sensibilité de ce phénomène d’actualité.

Agir

D’autant que, comme le dit Antoine Olivier, « avec les médias sociaux l’intimidation ça ne se passe plus juste à l’école. C’est là partout, 24 h sur 24 ».   Pour Lou-Pascal Tremblay, qui joue le rôle de Jeff, l’intimidateur, « On ne se rend pas toujours compte des impacts de nos gestes ou de nos paroles.   En faisant le film, je me suis rappelé qu’au secondaire, j’étais le gars qui lançait des effaces sur le monde.  Il n’y avait aucune malice. Le but était de faire, rire de taquiner. D’ailleurs on entend souvent le commentaire: c’est une «joke».  Les jeunes ont de la difficulté à voir les conséquences.» Le trio prend le sujet très à cœur, à l’instar du réalisateur. Ils se font naturellement les porte-parole de la lutte contre l’intimidation. Il faut sensibiliser, dit Antoine Olivier Pilon.   «Yan le dit, ce n’est pas un film moralisateur.  On n’est pas là pour pointer du doigt, mais pour essayer de sensibiliser les gens pour qu’ils se posent des questions comme: est-ce que les commentaires qu’ils s’apprêtent à dire ou les gestes qu’ils s’apprêtent à poser sont bons?»

De son côté, Sophie Nélisse (Jennifer) confie que ce qui l’a le plus marqué «c’est le fait d’agir quand tu vois des choses qui se passent.  J’ai pu voir des choses et ne rien faire parce que je ne connaissais pas la personne, mais tu ne sais pas à quel point ça l’a touché. Il faut agir sur tous ces moments-là !» 

Tournage exigeant

Pour Antoine Olivier, ce tournage aura été exigeant : «J’ai fait deux mois d’entraînement et je me suis blessé pendant le tournage, j’ai eu des fractures de stress. Comme je n’avais pas le choix de courir, on me gelait les jambes pour que je puisse le faire. Je me promenais en chaise roulante.  Ça a été le tournage le plus difficile pour moi, autant physiquement qu’émotivement, c’est tellement lourd ce que le personnage vit», ajoute la vedette de Mommy.  1:54 prendra l’affiche le jeudi 13 octobre.

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