«On a la Mercedes des bateaux», commente le sergent Alain Leblanc de la patrouille nautique.
Le Titan tout noir et gris de 25 pieds ne passe pas inaperçu sur la rivière Richelieu. L’embarcation compte deux moteurs très puissants (175 forces). Elle est aussi dotée d’un radar permettant de détecter des objets ou des corps au fond de l’eau.
Le coût de l’acquisition: un peu plus de 206 000$.
La police de Laval s’intéresse même au nouveau bateau pneumatique de la Régie de police. «Les commentaires que j’ai eus d’autres corps policiers, ils jalousent beaucoup note bateau», indique l’assistant-directeur à la RIPRSL, Alain Bourdages.
120 jours de construction
Après deux ans de location, la Régie de police a décidé de se tourner vers du neuf. Question de minimiser les pépins mécaniques et d’économiser.
En 2015, le bateau de location de la patrouille nautique a connu plusieurs problèmes: le moteur en panne, le toit arraché sur le fleuve, infiltration d’eau. «Le bateau a passé en réalité la moitié du temps en réparation», se souvient M. Bourdages.
Les bateaux de location ne répondent pas toujours aux exigences des corps policiers. À l’automne, la RIPRSL a interpellé 52 fournisseurs pour louer un autre bateau. Seulement trois ont répondu à l’appel de la Régie. Mais aucun d’entre eux ne satisfaisait aux exigences.
L’achat d’un nouveau bateau est ainsi devenu la meilleure option. La police de Richelieu-Saint-Laurent a donné un contrat à une entreprise de Windsor dans la région de l’Estrie, en mars. La construction du bateau a duré environ 120 jours.
La patrouille nautique sur terre
Lors de sa mise à l’eau autour du 15 juillet, le bateau a connu une fuite d’essence et un compresseur a brisé, retardant d’une semaine son entrée en fonction.
Malgré l’absence de la patrouille nautique sur la rivière pendant une bonne partie de l’été, M. Bourdages assure que son équipe de quatre policiers n’a pas chômé.
La patrouille a effectué une soixantaine de visites dans les marinas et les quais de la région pour inspecter des bateaux. Ils ont émis des constats d’infractions et des avis de non-conformité.
Pour M. Bourdages, il est difficile de dire si l’absence de la patrouille nautique durant plusieurs semaines a pu nuire à la sécurité sur la rivière Richelieu. «La police ne peut pas être partout même en auto. […]Est-ce qu’on roule plus vite sur une petite rue parce qu’on ne voit pas une police?», répond-il.
Surtout de la sensibilisation
Le gros du travail de la patrouille nautique est la prévention. «La sensibilisation, c’est 90% de notre travail», expose le sergent Alain Leblanc.
Il note que beaucoup de plaisanciers connaissent mal les règles ou manquent d’expériences pour manœuvrer un bateau. Tout comme la Société de sauvetage du Québec, Alain Leblanc estime que les conducteurs d’embarcations devraient avoir une formation plus approfondie et obligatoire.
Rappelons que seul un examen théorique doit être réussi pour conduire un bateau.
TC Media a pu observer le travail des patrouilleurs à bord du nouveau bateau de la Régie de police Richelieu-Saint-Laurent. Durant l’heure de la visite, les policiers ont surtout averti les plaisanciers pour les vagues et la vitesse. Plusieurs semblent faire fi de la signalisation.
«Les billets d’infractions, on se les réserve vraiment pour des cas problématiques, le monde qui ont été dangereux pour la sécurité», précise le sergent Leblanc.
La patrouille nautique peut aussi être appelée à faire des sauvetages et des remorquages.