28 juin 2017 - 00:00
Les piétons nombreux sur le pont des trains
Par: Karine Guillet
Selon la Loi sur la sécurité ferroviaire, l’intrusion sur une voie ferrée est illégale et peut mener à des accusations criminelles. Le constat d’infraction associé à un tel délit est de 149 $ pour les adultes et de 119 $ pour les mineurs.

Selon la Loi sur la sécurité ferroviaire, l’intrusion sur une voie ferrée est illégale et peut mener à des accusations criminelles. Le constat d’infraction associé à un tel délit est de 149 $ pour les adultes et de 119 $ pour les mineurs.

Malgré les efforts déployés par le Canadien National pour en limiter l’accès, des citoyens imprudents continuent d’emprunter le pont ferroviaire du Canadien National entre Belœil et Otterburn Park tous les jours. Le CN reçoit d’ailleurs fréquemment des témoignages de conducteurs qui ont évité de justesse un piéton imprudent.

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À Otterburn Park, le pont des trains est emprunté si souvent par les piétons qu’un sentier a fini par s’y former. L’hiver, on peut même voir les traces de pas bien tapées dans la neige en direction du pont. Du côté de Belœil, l’escalier de la rue Richelieu a été remblayé avec du gravier et délimité par une clôture, qui s’est affaissée avec le passage fréquent des piétons qui l’escaladent.

Policier pour le CN, le constable Yian Montpetit-Douville soutient avoir distribué pas moins d’une quinzaine de constats d’infractions depuis l’arrivée de la belle saison. Le voisinage, particulièrement du côté de McMasterville, rapporte qu’une dizaine de personnes s’y aventurent chaque jour. Selon le policier, ce ne serait toutefois que la pointe de l’iceberg. Le phénomène est exponentiel à l’arrivée du beau temps, constate-t-il.

Selon M. Montpetit-Douville, la plupart des accidents de cette nature sont pourtant banals et surtout évitables. «Au pont de Belœil, je touche du bois, on n’a pas eu d’accident encore, dit-il. Mais on a eu beaucoup d’appels pour des near miss, où les gens qui voient le train commencent à courir, mais pour x raisons, sous l’effet du stress, ils vont prendre une décision moins lucide, vont traverser de l’autre côté des voies ferrées. Des [conducteurs de] trains qui nous appellent pour nous dire qu’ils ont failli rentrer dans un piéton, on a en a quand même assez régulièrement».

S’aventurer sur le pont ferroviaire est à risque de provoquer des blessures graves, voire mortelles, soutient le policier. Le pont est muni de deux bandes sur les côtés qui devraient servir aux employés ferroviaires, malheureusement utilisées aussi par les piétons. Le passage du train, plus large que les voies ferrées, rétrécit toutefois considérablement l’espace disponible. Lorsqu’un train passe, il rappelle qu’un effet de succion se produit, pouvant facilement faire perdre pied à un piéton qui s’y trouve. C’est sans compter que les trains de marchandises sont munis de courroies qui peuvent se défaire et causer des blessures aux personnes se trouvant à proximité. «Une voie ferrée, en temps normal, c’est dangereux; un pont ferroviaire, c’est exponentiel», expose-t-il.

S’il croit que bien des citoyens ignorent la présence d’un danger réel, le policier soutient que la principale raison qui motive les piétons est d’éviter de faire un détour vers le pont Jordi-Bonnet, qui se trouve à une bonne distance de marche de là.

Selon M. Montpetit-Douville, le CN a investi près de 40 000 $ à Otterburn Park et a installé des clôtures et des pancartes afin de freiner les ardeurs des piétons. Des travaux qui sont continuellement à refaire parce que les gens brisent les clôtures.

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