2 septembre 2015 - 00:00
Les néo-démocrates, les mieux nantis dans Belœil-Chambly
Par: L'Oeil Régional
Les néo-démocrates, les mieux nantis dans Belœil-Chambly

Les néo-démocrates, les mieux nantis dans Belœil-Chambly

FINANCEMENT. Le passage du bleu au orange dans la circonscription de Beloeil-Chambly, aux élections fédérales de 2011, a marqué un changement de cap sur le plan du financement des associations politiques. Les contributions perçues par le Bloc québécois dans le comté ont fondu comme neige au soleil alors que les coffres des néo-démocrates sont mieux garnis qu’il y a quatre ans.

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La lecture des rapports financiers des associations politiques fédérales de Belœil-Chambly, accessibles sur le site web d’Élections Canada, révèle des inégalités en matière de dons (voir tableaux).

Si de 2007 à 2011 les contributeurs étaient nombreux à l’endroit des bloquistes, depuis 2012 le Nouveau Parti démocratique profite à son tour de la générosité des électeurs.

Être député facilite la cueillette de dons, avoue le député sortant néo-démocrate, Matthew Dubé. Selon lui, l’argent amassé est un signe de satisfaction des citoyens envers son travail et de confiance pour l’avenir.

«Je pense que la volonté de changement, d’avoir un député qui peut faire partie d’une équipe qui veut remplacer Stephen Harper, c’est vraiment quelque chose qui a beaucoup motivé les gens. Je pense que ça explique en grande partie la générosité des citoyens qui ont contribué à la campagne jusqu’à maintenant», explique-t-il.

En «semi-dormance»

Du côté du Bloc, l’association dit s’être mise en «semi-dormance» après les dernières élections canadiennes. Depuis deux ans, aucun don n’a été reçu.

«Entre chaque élection, il n’y a pas de parti qui milite, je dirais, full-pin. Dans l’année qui précède les élections, tout le monde commence à s’activer particulièrement dans les six mois précédents. […] Même lorsque j’étais député, on mettait la pédale douce pour ménager nos gens», mentionne le candidat bloquiste, Yves Lessard.

Lorsqu’il occupait les fonctions de député, il était plus facile de recueillir des contributions en raison de la visibilité dans les médias, admet aussi M. Lessard.

Celui-ci dit avoir amassé jusqu’à maintenant 22 000$ et croit dépasser le montant de 34 000$ nécessaire pour sa campagne.

 

Difficile

Chez les conservateurs et les libéraux, on avoue qu’aller chercher des dons auprès des électeurs est aujourd’hui ardu.

«Avec le changement des lois électorales que le gouvernement conservateur a mis en place, clairement c’est beaucoup plus difficile pour tout le monde, y compris mes collègues des autres partis, sauf peut-être ceux du Parti conservateur, de levée des fonds. […]  On n’a aucune contribution qui provient du gouvernement. Ce n’est pas comme au provincial», indique la candidate libérale, Karine Desjardins.

Au Parti conservateur, le national se fait très insistant auprès de ses militants pour obtenir des dons, ce qui laisse parfois des miettes aux associations locales.

«Nous, on fait notre sollicitation directe aussi comme association de circonscription, mais souvent c’est que le national a passé avant nous», explique l’agent financier de l’association de Belœil-Chambly, Luc Brouillette, qui souligne aussi que le contexte économique défavorable peut être lié à la difficulté de dénicher des contributions auprès du public.

 

De gros montants au PLC

De 2008 à 2010, l’association libérale fédérale de Belœil-Chambly a recueilli d’importantes contributions. Pourquoi d’aussi gros montants pour une petite association de comté? L’association de Belœil-Chambly était responsable durant ces années d’organiser des cocktails de financement pour financer les activités du Parti libéral du Canada-section Québec.

«La façon dont ça fonctionne, c’est que peu importe où se déroule l’activité, il y a une association qui est en charge d’accepter les dons et de les traiter pour qu’ils soient comptabilisés aux yeux de la loi et d’émettre le reçu aux fins d’impôts. Et lorsque l’argent est comptabilisé, l’association transfère les fonds au Parti libéral du Canada qui gère les budgets du PLC-section Québec», explique le porte-parole du PLC, Olivier Duchesneau.

Ainsi, les montants de 365 000$, 470 755$ et 298 852$ ne sont pas restés en totalité dans les coffres de l’association locale, mais ont été transférés ailleurs au sein du PLC. 

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