7 mars 2017 - 00:00
Une usine de Mont-Saint-Hilaire produira le «Viagra féminin»
Par: L'Oeil Régional
Dr Fernand Labrie, président et fondateur d’Endoceutics

Dr Fernand Labrie, président et fondateur d’Endoceutics

AFFAIRES. Avec l’acquisition de l’usine de fabrication de médicaments Adare Pharmaceuticals sur le boulevard Sir-Wilfrid-Laurier à Mont-Saint-Hilaire, Endoceutics fera de la région une plaque tournante dans la production de l’Intrarosa, aussi appelé le «Viagra féminin».

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L’entreprise pharmaceutique de Québec, spécialisée dans les produits de santé de la femme, devrait investir de 12 à 15 millions de dollars dans la transformation de l’usine. D’ici quelques mois, une vingtaine d’emplois devrait être créée dans l’usine hilairemontaise.

«Nous sommes en train de faire des modifications physiques à l’usine qui se termineront en juin, indique Fernand Labrie, président et fondateur d’Endoceuticsé. Les appareils pourront rentrer à ce moment et l’usine sera opérationnelle en septembre.»

Les appareils de l’usine permettront de produire 60 000 ovules par heure et environ 350 millions d’ovules par année. Ils seront vendus aux États-Unis dès le milieu de 2017 puisque la pharmaceutique a obtenu les autorisations nécessaires de la FDA (Food and Drug Administration) en novembre dernier. La compagnie pharmaceutique est en attente de l’autorisation des autorités pour commercialiser son médicament en Europe et au Canada.

Intrarosa

L’Intrarosa est un traitement qui permet de traiter l’atrophie vaginale, qui touche plusieurs femmes ménopausées. Elle entraîne notamment la sécheresse vaginale et des douleurs lors des relations sexuelles.

«À partir de la ménopause, les ovaires ne sécrètent plus d’œstrogène et il reste uniquement les DHEA [déhydroépiandrostérone], ajoute le Dr Labrie. Ce que les gens ont fait jusqu’à maintenant pour traiter la ménopause, c’est de donner des œstrogènes. Ce n’est pas naturel, car naturellement, il n’y en a plus après la ménopause.»

Selon les statistiques d’Endoceutics, 32 millions d’Américaines souffrent d’atrophie vaginale. De ce nombre, un million sont traitées en recevant des œstrogènes.

«Les femmes n’ont pas accepté le traitement de la ménopause à cause de la peur des effets secondaires liés aux œstrogènes, laquelle crainte disparaît avec notre produit dans la mesure où la FDA l’a approuvé sans effet secondaire.»

Le traitement proposé par Endoceutics permet de redonner ce qui manque vraiment aux femmes selon les chercheurs: le DHEA. Le Dr Labrie a bon espoir que plusieurs femmes adoptent sa solution dans la mesure où elle est sans effet secondaire, contrairement aux œstrogènes, affirme-t-il.

En vertu des brevets liés à l’Intrarosa, des médicaments génériques ne pourront pas être mis sur le marché avant 2031. Jusqu’ici, la compagnie pharmaceutique a investi 270 millions de dollars en recherche et développement. Endoceutics travaille actuellement sur un médicament qui permettra de contrer la perte osseuse et les bouffées de chaleur chez les femmes ménopausées.

En plus d’être produits à Mont-Saint-Hilaire, des ovules seront également produits au Mexique et aux États-Unis.

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