27 novembre 2015 - 00:00
Une « mini-caserne » pour les communautés autochtones
Par: L'Oeil Régional
Les copropriétaires d'Amherst Fire Pump, Alexandra Philibert et Daniel Jutras.

Les copropriétaires d'Amherst Fire Pump, Alexandra Philibert et Daniel Jutras.

AFFAIRES. Une enteprise de Beloeil, Amherst Fire Pump, a conçu une véritable «mini-caserne», dont le prototype est en essaie dans une communauté autochtone de l’Abitibi-Témiscamingue.

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En 2014, Daniel Jutras et Alexandra Philibert ont mis sur le marché un équipement permettant de combattre un incendie avant l’arrivée des pompiers. L’invention des deux entrepreneurs de la région de Beloeil est constituée notamment d’une pompe, d’un boyau et d’un abri chauffant.

Le format de base, développé pour le résidentiel notamment, a suscité depuis de l’intérêt pour la construction d’un plus gros équipement.

Amherst Fire Pump a donc confectionné une véritable mini-station incendie qui loge dans un conteneur. Celui-ci contient un réservoir d’une capacité de 12 000 gallons d’eau. Boyau de 1400 pieds, réservoir de mousse, hache, et trousse de premiers soins, entre autres, sont aussi fournis dans une remorque.

«Au lieu de protéger une maison, un chalet, ça protège maintenant des villes. […] C’est une mini-caserne autonome», expose Daniel Jutras.

Kitcisakik

Le premier modèle a récemment pris le chemin de la communauté algonquine de Kitcisakik, située à environ 127 km au sud de Val-d’Or en Abitibi-Témiscamingue. La caserne la plus proche de cette petite communauté de quelque 460 habitants est à 90 km.

«Souvent on a laissé brûler les maisons, mais on s’assurait que le feu ne se propage pas dans les alentours», témoigne le directeur des immobilisations au Conseil des Anicinapek de Kitcisakik, Augustin Penosway.

À une ou deux reprises, des gens de la communauté ont utilisé des chaudières d’eau pour essayer d’éteindre les flammes, raconte M. Penosway.

Interpellé par ce besoin urgent en matière de protection contre les incendies, le ministère fédéral des Affaires autochtones a mené des recherches et est tombé sur l’invention d’Amherst Fire Pump. Le Ministère a ensuite demandé à l’entreprise la conception d’un plus gros réservoir.  

La brigade de Kahnawake donne la formation auprès de volontaires de Kitcisakik pour l’utilisation de la pompe.

Élargir le marché

Si le prototype fonctionne bien à Kitcisakik, l’entreprise de Beloeil croit que d’autres communautés autochtones pourraient vouloir se doter du produit pour répondre à une absence de casernes à proximité. Le ministère des Affaires autochtones apporte un soutien financier pour l’achat de ce type d’équipement.

La mini-caserne intéresse aussi d’autres organisations comme Hydro-Québec et la FTQ. Un distributeur du Ghana en Afrique montre également un intérêt pour le produit.

«C’est un produit exportable. On sort de Beloeil, du Québec, de l’Ontario, du Canada. Il y a de gros joueurs», indique M. Jutras.

 

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