27 mars 2017 - 00:00
La sécurité des femmes sous la loupe
Par: Karine Guillet
La signalisation est un des éléments étudiés. Dans ce cas, le panneau portait à confusion, notament en raison d'informations contraires.

La signalisation est un des éléments étudiés. Dans ce cas, le panneau portait à confusion, notament en raison d'informations contraires.

SÉCURITÉ. Un groupe de femmes explore la sécurité des femmes dans les villes de la Vallée-du-Richelieu à l’aide de groupes de marche. Belœil a été la première à bénéficier de ce projet. 

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Née du projet Genre et Territoire, l’initiative veut sensibiliser les municipalités aux impacts de projets politiques ou de règlements municipaux sur les hommes et les femmes. Plus précisément, le centre de femmes L’Essentielle cherche à outiller les municipalités à l’utilisation de l’analyse différenciée selon les sexes. Cet outil permet de comprendre et résoudre des causes d’inégalités entre les hommes et les femmes.

À Belœil, les élus se disent très heureux de la démarche. La Ville a d’ailleurs travaillé avec le centre de femmes pour l’aménagement du complexe aquatique, particulièrement dans le contexte où le conseil souhaite favoriser le transport actif.

Marche exploratoire

La première mouture de cette analyse a conduit le centre de femmes à analyser la sécurité dans les rues de Belœil, l’automne dernier. De façon générale, la sécurité est très élevée comparativement à d’autres endroits.

«Les femmes vont s’empêcher de sortir parce qu’elles n’ont pas de sentiment de sécurité, alors que les hommes vont sortir quand même, explique l’intervenante Linda Basque. Souvent, les femmes ne sont même pas conscientes qu’elles ont peur.»  Elle donne l’exemple de femmes qui se disent en sécurité, mais qui avouent spontanément ne pas vouloir sortir le soir.

L’organisme s’est concentré sur un quadrilatère formé des rues Richelieu, Verchère, de la route 116 et du pont Jordi-Bonet. «Des participantes du centre de femme nous avaient mentionné que le secteur était problématique. Elles vivaient dans le coin ou devaient s’y rendre», explique Mme Basque.

Une douzaine de personnes ont participé à la marche, dont un ingénieur de la ville. Selon la directrice générale de Belœil, Martin Vallières, la présence de cet ingénieur sera un avantage pour la municipalité. «Ça va le sensibiliser quand ils [les ingénieurs de la Ville] vont faire des plans à l’interne de réfléchir à ça et d’y penser plus spontanément»,  explique-t-elle.

D’autres municipalités impliquées

Mont-Saint-Hilaire, Saint-Jean-Baptiste, Saint-Antoine-sur-Richelieu et McMasterville ont aussi accepté de participer au projet. L’Essentielle souhaitait autant se pencher sur les milieux ruraux qu’urbains. Le centre de femmes devrait d’ailleurs réaliser une marche exploratoire à Saint-Jean-Baptiste ce printemps.

Le centre de femmes a remis le rapport issu de sa marche exploratoire lundi dernier au conseil de Belœil. Les élus songent déjà à répéter l’expérience dans d’autres secteurs de la Ville, dont le secteur du Centre des loisirs. «C’est un site assez utilisé, même si c’est résidentiel, explique la mairesse Diane Lavoie. Il y a beaucoup de cours qui se donnent le soir, pour tous les âges. Je pense que le sentiment de sécurité doit être encore plus important dans ce secteur-là.»

Sous le pont Jordi-Bonnet

Parmi les problématiques, les femmes avaient relevé des problèmes de visibilité. Les femmes citent notamment la hauteur des arbustes sur le sentier de même qu’un manque d’éclairage sous le pont qui pourrait permettre à un assaillant de s’y cacher.  Elles proposent notamment l’aménagement d’un miroir pour minimiser les angles morts.

Étant donné la présence de graffitis sous le pont, elles suggèrent un projet de graffiti avec une maison de jeunes afin de rehausser le sentiment de sécurité.

730, rue Richelieu

Avec son allure abandonnée, la maison suscitait un sentiment d’insécurité chez certaines participantes. Le Centre de femmes a proposé à la Ville de placarder la maison, afin de réduire les possibilités de vandalisme ou de squattage.

Centre culturel

De l’arrivée de la rue Richelieu, l’emplacement des stationnements était mal indiqué et laissait place à la confusion. Le Centre de femmes propose notamment une carte avec une légende pour rendre le tout plus clair.

Derrière le centre, les sentiers dans le domaine culturel Aurèle-Dubois reliant la 116 au Centre culturel étaient mal éclairés et peu utilisées, augmentant le sentiment d’insécurité. En plus d’un meilleur éclairage, une plus grande promotion de ces sentiers pourrait être une piste de solution. 

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