15 juillet 2016 - 00:00
Parc de l’érablière Cardinal : grogne autour d’un nouvel accès
Par: Denis Bélanger
André Michel et d’autres citoyens tenant une manifestation devant l’entrée de l’accès supplémentaire

André Michel et d’autres citoyens tenant une manifestation devant l’entrée de l’accès supplémentaire

Des bornes didactiques ont été vandalisées dans le Parc de l’érablière l’automne dernier.

Des bornes didactiques ont été vandalisées dans le Parc de l’érablière l’automne dernier.

Des citoyens de Mont-Saint-Hilaire, dont le père fondateur de la Maison amérindienne, André Michel, craignent pour la préservation à long terme du Parc de l’érablière Cardinal en raison de l’ajout d’un sentier supplémentaire. La Ville croit plutôt que ce nouvel accès entraînera un effet contraire.

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L’accès sera aménagé dans le cadre des travaux d’un développement résidentiel. La Ville de Mont-Saint-Hilaire a décidé de l’ajouter à la suite d’une recommandation du Centre de la nature. Bien qu’une lettre écrite par l’actuel directeur du centre, Éric Malka,  recommande l’aménagement d’au moins deux accès, le maire Yves Corriveau assure qu’il y en a seulement un d’annoncé.

 

Mais de l’avis de plusieurs résidents, cet accès n’est pas nécessaire, soulignant qu’on en retrouve déjà deux sur la Montée des Trente pour le parc ainsi qu’un stationnement, qui mène aussi à la Maison amérindienne. Plusieurs citoyens, dont l’ancien propriétaire de l’érablière Gilles Cardinal, ont de plus envoyé une lettre au journal pour partager leur crainte et dénoncer le manque d’écoute des élus.

 

«Nous, simples citoyens, ne comprenons pas non plus pourquoi ce parc de conservation,  désigné comme lieu d’importance au pays pour les traditions de l’érable par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada, mérite aujourd’hui une attention particulière des élus. En effet, si on veut faire classer le Parc de l’érablière, comme Réserve naturelle privée, pourquoi se donner de tels moyens pour la détruire plutôt que faire des actions pour la protéger? Y aurait-il une stratégie derrière cette approche ?», écrivent-ils dans la lettre.

 Aux antipodes

 Deux visions s’affrontent dans cette situation. Les opposants estiment qu’un accès supplémentaire multiplie les risques de vandalisme. Ces citoyens avancent aussi avoir constaté déjà d’ailleurs des ravages depuis le début des travaux de la rue de l’Heure Mauve. Plusieurs déchets ont notamment été retrouvés dans les sentiers et des plaintes ont d’ailleurs été déposées à la police.

Le maire Yves Corriveau voit les choses différemment. L’élu est d’avis que ce nouveau sentier favorisera plutôt sa préservation.

«Plus les gens vont se promener, moins il va y avoir de vandalisme, car ils vont se l’approprier. Il va y avoir des panneaux de sensibilisation et d’interprétation, ajoute le maire Yves Corriveau. Il y a aussi des gens qui me disaient qu’ils étaient gênés de passer par là, car ils avaient l’impression que c’était un terrain privé, explique-t-il. André Michel voulait en faire un bunker, mais ce n’est pas vrai qu’on va fermer ça.»

 Deux poids, deux mesures

 Les opposants se demandent aussi si la Ville et le Centre de la nature, qui l’a conseillé dans ce dossier, ne font pas preuve de deux poids deux mesures.  «Notre incompréhension de l’approche du nouveau directeur du Centre de la nature, c’est l’ajout de ces accès, car le Centre se bat depuis toujours pour que ses visiteurs utilisent seulement l’entrée du chemin des Moulins. On a la forte impression que c’est une commande de la Ville pour justifier le trottoir inutile.»

Le maire Yves Corriveau répond que le Centre de la nature planche sur l’emménagement d’un accès officiel dans le secteur de la rue Radisson. «Le Centre de la nature est mondialement reconnu. On ne peut pas remettre en doute sa crédibilité.»

De son côté, Éric Malka ajoute que son organisation a fait aussi la recommandation d’accès additionnels pour d’autres parcs dans la région, dont le parc des Bosquets à Otterburn Park. 

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