26 novembre 2015 - 00:00
Vivre en banlieue sans moteur
Par: Denis Bélanger
Le conseiller municipal Émile Grenon Gilbert sur son véhicule de prédilection, le vélo.

Le conseiller municipal Émile Grenon Gilbert sur son véhicule de prédilection, le vélo.

Vivre en banlieue sans moteur

Vivre en banlieue sans moteur

Vivre en banlieue sans moteur

Vivre en banlieue sans moteur

Il n’y a pas qu’à Montréal que les gens peuvent choisir de se passer d’une voiture. Ils sont quelques personnes à vivre sans auto dans la Vallée-du-Richelieu.

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Le conseiller municipal de Mont-Saint-Hilaire, Émile Grenon Gilbert, a vendu sa voiture il y a deux ans. Il assure ne pas regretter aujourd’hui sa décision. «C’est beaucoup plus économique et écologique.»

Ayant une entreprise spécialisée en agriculture urbaine et en aménagements, il a dû «tricher» à quelques rares occasions pour aller chercher du matériel. Mais pour les opérations régulières de son affaire, il n’utilise pas de moteur.

Il n’est pas le pionnier en la matière toutefois. Gaëtan Gladu habite Beloeil depuis la fin des années 1970 et n’a jamais possédé de voiture. Il travaillait pourtant à Montréal. «Je travaillais en télévision (bruiteur) et j’avais des textes à apprendre. J’avais le temps de les mémoriser en prenant le transport en commun. Je ne me trompais jamais et on m’a donné le surnom de One Take Gladu.»

Renée Trudel et Monique Corbeil viennent pour leur part de joindre le rang des sans-autos. La première vient de vendre sa voiture, car elle demeure à Beloeil et travaille à Saint-Bruno-de-Montarville. «Je peux prendre le train. Je suis la seule à débarquer à la gare de Saint-Bruno le matin et la seule à y embarquer le soir», dit Renée Trudel. La seconde, Monique Corbeil a vu sa vieille auto, reçue en héritage, rendre l’âme en septembre. «Il faut dire que je l’utilisais à peine. J’utilise surtout le transport en commun, je marche beaucoup, je prends régulièrement mon vélo et je fais du covoiturage quand c’est possible.»

 Mode de vie adapté

Vivre sans voiture impose des habitudes différentes des autres. Gaëtan Gladu ne fait pas une commande d’épicerie de plusieurs sacs. Il va plutôt régulièrement au marché. En plus de lui permettre de garder la forme, il s’assure de toujours manger frais. «En plus l’été, je m’occupe de mon propre jardin.»

Émile Grenon Gilbert se prive de voiture même pour ses vacances et s’adonne plutôt au cyclotourisme. Sa copine et lui ont déjà fait le trajet Saint-Félicien—Mont-Saint-Hilaire en vélo. Cette année, ils ont pédalé jusqu’à Provincetown (dans le secteur de Cape Cod) au Massachusetts.

Des lacunes

La vie sans voiture dans la Vallée n’est pas parfaite. Monique Corbeil reconnaît que le transport en commun aurait avantage à être bonifié le week-end, surtout le dimanche. «Depuis plusieurs années, je vis sans voiture à Belœil. Ce qui me dérange, c’est que le soir il n’y a pas de bus dans mon coin, c’est tannant», ajoute Michelle Larouche.

Sur le plan familial, avoir des enfants, mais pas de voiture, peut être difficile dans le secteur. «Ça peut être compliqué avec les différentes activités sportives, l’école et notre propre travail», reconnaît  M. Gladu. 

Yves Lavoie abonde dans le même sens. «J’ai passé toute mon enfance dans une famille sans voiture à Belœil. Mes parents ont eu leur première voiture en même temps que moi, j’avais 18 ans. J’ai voulu revivre sans voiture; comme c’est quasiment impossible à Belœil, j’habite maintenant à 15 minutes de marche du centre-ville de Montréal. Le bonheur pour moi et ma famille.»

Émile Grenon-Gilbert est toutefois plus coriace sur ce point. «Tout est une question de choix. En n’ayant pas de voiture, on économise des coûts énormes. Alors avec cette économie, on peut l’investir davantage pour la maison et essayer ainsi de demeurer le plus près de notre lieu de travail ou de l’école des enfants.»

Selon les statistiques de 2013 de CAA, pour une distance annuelle parcourue de 12 000km, les coûts d’utilisation d’une Civic Lx s’élevaient à près de 8000$.

 

 

Véhicules en circulation

En 2014, au Canada, le nombre d’immatriculations de véhicules s’élevait à plus de 32 millions, dont 11 millions en Ontario. Pour le Québec, on retrouvait un total de 8 179 374, dont 5 448 659 véhicules automobiles routiers.

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