Maintenant âgé de 76 ans, M. Gouillard s’est enrôlé volontairement dans l’armée française à l’âge de 19 ans. Il établit des similitudes entre ce qu’il a vécu et les attentats de la semaine dernière.
«Des individus qui tuent des innocents en tirant partout, c’est un peu ce que j’ai vécu en Algérie. Ils font la guerre contre tout le monde», affirme Jacques Gouillard. Vous savez, ce n’est pas la guerre ça. C’est du terrorisme!»
57 ans plus tard, l’ex-militaire né en Alsace se souvient de ces 36 mois passés au front, comme si c’était hier. «Nous, les militaires français, devions empêcher les massacres de pauvres citoyens algériens qui n’avaient rien à voir avec la guerre.»
Malheureusement, plus d’une fois, son équipe et lui sont arrivés sur les lieux de massacres où des dizaines de personnes avaient été assassinées. «Ce n’était pas beau à voir, soupire Jacques Gouillard qui faisait partie à l’époque, d’un commando choc qui intervenait toujours dans les situations de combat. J’ai perdu plusieurs collègues», raconte-t-il, tristement.
Guerre inévitable
Jacques Gouillard a été ébranlé par l’attentat de Charlie Hebdo en janvier 2015, mais ceux du vendredi 13 le choquent tout particulièrement. «Ça n’a pas d’allure. On se rend compte que personne n’est à l’abris de ces gens-là.» Il s’inquiète pour ses compatriotes, mais aussi devant l’arrivée prochaine de 25 000 migrants syriens au Canada, dont 6000 viendront s’installer au Québec.
Pour lui, la seule façon de régler le problème des actes terroristes fait par l’État islamique est une concertation de plusieurs pays pour anéantir l’ennemi. «Ça doit être semblable à ce qui s’est passé contre l’Allemagne lors de la Deuxième Guerre mondiale.»